La force de guérison est en nous…
La compréhension des principes spirituels de l'Ayurvéda est la clé vers la guérison. Sans celle-ci, tout effort de retrouver la paix, la joie, l'équilibre reste sans résultat. Nous devons comprendre que notre nature est beaucoup plus complexe qu'on l'imagine et que nos démarches en plan horizontal ne sont pas efficaces si la dimension verticale est complètement ignorée. La vraie guérison de la maladie et la libération du conditionnement de l'esprit deviennent possibles quand la vraie cause en est ciblée, comprise et assimilée dans la conscience.
La connaissance ayurvédique n'est pas ordinaire. Elle provient des védas (en sanskrit, "Véda" = "connaissance"), qui sont peut-être les plus vieux textes écrits de notre planète. Ils remontent au début de la civilisation indienne et sont les premiers documents littéraires témoignant de la race aryenne. Inspiré de ces textes, l'Ayurvéda a avec le temps développé et organisé son propre système de connaissance qui se réfère principalement à la guérison par la spiritualité.
Charaka Samhita, la plus ancienne des collections de textes ayurvédiques, constitue le texte primaire de l'Ayurvéda reconnu en Inde aujourd'hui. Dans son texte, Charaka soutient que la cause principale de maladie est la perte de la foi dans le divin. En d'autres mots, quand les gens ne reconnaissent plus la présence de la divinité dans l'univers, y compris en eux-mêmes, cette vision crée un fossé. Inévitablement, cet écart cause une aspiration ou une souffrance qui porte l'individu vers l'unité perdue. Cette souffrance se manifeste comme une affection ou une maladie spirituelle, mentale ou physique et elle devient le mécanisme divin de retour vers le vrai Soi. Aussi longtemps que nous regardions la maladie comme un obstacle, ou comme un élément négatif qui doit être éliminé, nous faillons de découvrir encore l'opportunité de découverte de soi y comprise.
L'ignorance de notre divinité se traduit pour la plupart d'entre nous en une amnésie, un oubli total de la force qui est en nous et du choix que nous avons toujours. Combien de temps lors d'une dépression ou d'un état négatif nous laissons-nous porter par la force destructrice, en oubliant que nous pouvons à tout moment changer de fréquence et vibrer avec des pensées et des visions optimistes ?
Etant d'une nature védique, l'Ayurvéda est fondé sur le principe du karma, la règle de la justice absolue de la nature. Cependant, une action causera un effet de même nature que l'action elle-même. Ce que nous donnons à l'univers nous est retourné. Si nos actions sont violentes, nous recevrons aussi la violence. Si nous donnons de l'amour, l'amour nous sera retourné.
L'énergie devient ce que l'on pense. Nous voyons les événements de notre vie, nos relations avec les autres, la nature de notre travail, etc. comme des éléments extérieurs qui n'ont rien à voir avec notre état intérieur. En réalité, nous sommes le noyau de notre vie entière. Nous sommes les créateurs de notre vie; les champs subtils (les valeurs, les idées, l'énergie) sont les racines de notre existence physique dans ses multiples formes de manifestation. L'âme, le noyau qui passe à travers les existences et grandit à travers les expériences assimilées, est celle qui projette la vie terrestre avec ses prédispositions et situations. Ceci ne reste qu'une théorie, si nous ne prenons pas le temps de faire la vérification de cette vérité en nous.
Rien ne provient de rien, il y a toujours une cause derrière toute chose. Une maladie ne peut pas apparaître sans une raison de même nature. L’ayurvéda regarde la souffrance, qu’elle soit physique ou émotionnelle, comme une conséquence directe de nos propres actions, chaque individu étant entièrement responsable de son état présent. Il devient évident que nous avons la puissance de défaire ce qui a été fait et que nous avons accès au remède de notre état de santé. L’Ayurvéda se différencie des autres systèmes de médecine du monde justement par le rôle que le patient joue dans le processus de guérison. En fin de compte, personne ne peut être guérie contre sa volonté ; chaque individu, par son propre CHOIX peut changer son karma et donc son état de santé.
Dr. Frawley affirme dans un de ses livres que « rien ne se passe sans être causé, sans être mérité, ou sans être produit par nos propres actions. » Selon cette loi de la justice de la nature, nous expérimentons toujours les forces que nous avons mises en route par nous-mêmes. Parfois la racine d’une maladie ou d’une souffrance vient de très loin dans le passé, même des vies antérieures. Si nous pouvons comprendre le principe derrière notre souffrance, la libération des effets négatifs de nos actions passées devient alors possible.
Nous sommes toujours en train de créer notre avenir, celui de cette vie et celui de nos vies futures, par chaque pensée, par chaque idée de nous-mêmes, par chaque émotion que nous développons en nous, par chaque action ou habitude de vie. Une maladie peut être une conséquence karmique venant d’une vie passée, comme dans le cas d’une maladie chronique, ou peut être tout simplement causée par nos mauvaises attitudes/habitudes dans cette vie. En identifiant la racine de notre souffrance on peut agir et on peut donc apporter des changements qui équilibrent la tendance qui a généré la maladie pour rétablir un état d’équilibre et d’harmonie qui, selon l’Ayurvéda, devrait être notre état naturel.
Cette définition de la santé offre au sein de la personne une dimension supplémentaire. En fait, les textes védiques font la distinction entre la santé véritable et l’état de santé. Même avec un diagnostic de bonne santé, il arrive souvent que les gens ne se sentent pas en vie ou qu’ils se sentent mal, malheureux, ou troublés. Ceci arrive quand l’esprit n’est pas en santé et quand des conditions psychosomatiques affectent la santé du corps. Le niveau d’agitation mentale et l’aspiration spirituelle sont profondément reliés. La santé véritable est un état de santé qui permet aussi la réalisation de notre propre divinité et l’union avec la source.